Surveillance acoustique et vibratoire : la mesure du bruit permanent

Selon une étude réalisée en France, 2/3 des victimes de nuisances sonores subissent les nuisances depuis plus de deux ans. Il existe pourtant un moyen d’y mettre fin : la surveillance acoustique. Ouvrez grand vos oreilles, on vous explique.

En savoir plus
Contactez-nous

Il y a les bruits blancs qui favorisent l’endormissement (son de la mer ou du vent) et les bruits permanents qui nous épuisent. Tandis que les premiers nous bercent, les seconds nous cassent les oreilles. Loin du petit trouble occasionnel de voisinage, le bruit permanent est source de stress et de pathologies physiques et mentales. Selon une étude réalisée en France, 2/3 des victimes de nuisances sonores subissent les nuisances depuis plus de deux ans. Un bruit qui pèse et qui dure. Il existe pourtant un moyen de contrôler le bruit permanent : la surveillance acoustique. Ouvrez grand vos oreilles, on vous explique.

Qu’est-ce qu’une surveillance acoustique ?

De nos cinq sens, l’ouïe est l’un des plus sensibles. Le son agit de manière singulière sur notre cerveau, il procure des émotions plus intenses qu’aucun autre sens. 

Si la qualité de l’air intérieur demeure pour les Français le premier critère d’un logement sain, le fait d’habiter dans un logement calme est, lui aussi, devenu déterminant. Ainsi, l'absence d'isolation acoustique (42%) et le bruit (35%) sont les principaux obstacles à la qualité de vie dans un bâtiment.

Il y a, en matière acoustique comme ailleurs, des seuils de tolérance à ne pas franchir. En France, c’est le Code de la Santé Publique qui fixe les seuils sonores à ne pas dépasser pour garantir le confort auditif de tous.

Afin de s’assurer que votre bâtiment n’est pas exposé à des seuils sonores excessifs, il est possible d’entreprendre des tests acoustiques. Avec les mesures acoustiques, la surveillance acoustique constitue un examen phare de la mesure du bruit.

La surveillance acoustique et vibratoire mesure l’impact du bruit et des vibrations que subi un bâtiment sur la durée. C’est une évaluation de ce qu’on appelle le bruit permanent

Des surveillances de sites, de chantier, de zones d’éoliennes, industrielles, ou encore urbaines sont ainsi entreprises sur plusieurs mois ou années afin de s’assurer en temps réel que les seuils sonores et vibratoires ne sont pas dépassés.

La mise en place d’une surveillance sonore et vibratoire permet donc de contrôler l’intensité du bruit auquel un bâtiment est durablement exposé et de s’assurer ainsi un meilleur confort de vie.

Qu'elle est la différence entre une mesure et une surveillance acoustique ?

« Mesures acoustiques » ou « surveillance acoustique », au fond ne s’agit-il pas de deux appellations distinctes pour désigner un même examen ? La réponse est non. 

Certes, l’une et l’autre évoquent l’intervention d’un spécialiste de l’acoustique pour relever des mesures de bruits aériens, de chocs ou d’équipements. Pour autant, elles diffèrent sur deux points : la nature du bruit et la durée de la mesure.

La surveillance acoustique vise la mesure de bruits « permanents ». Ces bruits ou vibrations ne se produisent pas nécessairement en continu, mais ils sont récurrents et réguliers. Ils font partie de l’environnement sonore d’un site précis. 

C’est ainsi que des surveillances acoustiques sont mises en place sur des sites spécifiques exposés au bruit et aux vibrations tels que : les chantiers de construction, les zones urbaines, les zones industrielles, ou à proximité d’une déchetterie, de voies de tramway ou de métro, de parcs éoliens, d’aéroports… 

Au regard de la nature permanente du bruit et de son intensité, le recours à de simples mesures acoustiques ponctuelles ne serait pas suffisant. Une mesure unique à un instant précis n’est pas de nature à caractériser l’impact de telles nuisances sonores.

C’est pourquoi il est nécessaire de procéder à une véritable surveillance acoustique de plusieurs mois ou années. Grâce à des systèmes à la pointe de la technologie, il est possible de surveiller en temps réel que les seuils sonores et vibratoires d’un site sensible ne sont pas dépassés.

Quels sont les domaines d'applications de la surveillance acoustique ?

Les « sites sensibles », c’est ce qui caractérise principalement les domaines d’applications des surveillances acoustiques. 

On distingue trois grands domaines d’applications pour lesquels la mise en place de surveillance acoustique est courante :
 

  • les chantiers de construction (marteau piqueur, grue…) ;
  • les zones urbaines et en particulier celles qui sont exposées à d’importantes nuisances sonores (aéroport, routes, zones industrielles …) ;
  • les zones industrielles (usines, trafic autoroutier…).

Il est évident que ces zones sont particulièrement exposées aux bruits permanents et aux vibrations. Dans ces sites à l’activité humaine dense, les seuils sonores sont généralement élevés mais très encadrés.

Pour autant, il existe bien d’autres sites exposés aux bruits permanents et aux vibrations. Les surveillances acoustiques peuvent donc être réalisées en zone rurale (à proximité d’une déchetterie, d’un parc éolien, d’un aéroport ou d’un circuit automobile), ou en zone urbaine sur des bâtiments exposés aux vibrations et bruits du métro ou du tramway.

La surveillance acoustique dans le bâtiment.

Le bâtiment est exposé au bruit et aux vibrations. Qu’il s’agisse de nuisances perçues à l’intérieur d’un bâtiment, du bruit produit à l’extérieur du bâtiment, ou généré par un chantier de construction, il ne peut dépasser certains seuils réglementaires.

Selon la nature de ces nuisances : bruits d’équipement en intérieur, bruits provenant de l’extérieur et se répercutant sur la façade ou encore bruit résultant d’un chantier de construction, la durée, le procédé de surveillance acoustique, mais surtout les seuils sonores peuvent varier. Tendez l’oreille, on vous résume les bruits et vibrations à surveiller.

La surveillance acoustique d’équipement 

Comme pour les mesures acoustiques, la mise en place d’une surveillance acoustique tient compte du type de bâtiment cible. Car, selon la nature du bâtiment (habitation, hôtel, établissement de santé ou d’enseignement), les seuils sonores ne sont pas les mêmes. 

Ainsi, c’est l’arrêté du 30 juin 1999 qui dispose des seuils sonores légaux relatifs au fonctionnement des équipements dans les bâtiments d’habitation

Dans ces bâtiments d’habitation, certains équipements font l’objet d’une surveillance spécifique et notamment : 
 

  • les équipements individuels de chauffage et de climatisation : le bruit de ces équipements ne doit pas dépasser 35 dB(A) dans les pièces principales et 50 dB(A) dans la cuisine ou 45 dB(A) si la cuisine est ouverte sur une pièce principale ;
  • les systèmes de ventilation mécanique (VMC) : le niveau de bruit en position de débit minimal ne doit pas dépasser le seuil sonore de 30 dB(A) dans les pièces principales et 35 dB(A) dans la cuisine, bouches d'extraction comprises ;
  • les équipements normaux individuels d’un logement (lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle…etc) : le niveau de bruit engendré par ces équipements ne doit pas dépasser 30 dB(A) dans les pièces principales et 35 dB(A) dans la cuisine ;
  • les équipements collectifs du bâtiment (ascenseurs, chaufferies transformateurs, vide-ordures…etc) : leur niveau sonore ne doit pas dépasser ces mêmes seuils de 30 dB(A) dans les pièces principales et 35 dB(A) dans la cuisine.

Les seuils sonores relatifs à l’usage des équipements d’un bâtiment accueillant un hôtel sont sensiblement identiques. Ainsi, le bruit provenant d’un équipement (collectif ou individuel) et perçu dans une chambre ne doit pas dépasser 30 dB(A). Le niveau sonore maximal est porté à 35 dB(A) lorsque l'équipement est situé à l’intérieur de la chambre.

S’agissant des bâtiments destinés aux établissements de santé, le seuil sonore réglementaire est un peu plus élevé eut égard aux équipements spécifiques utilisés dans ce secteur.

Dès lors, le bruit engendré par le fonctionnement d’un équipement collectif ne doit pas dépasser 35 dB(A) dans les salles d'examens, de consultations, les bureaux et salles d'attente, 40 dB(A) dans les locaux de soins, dans les salles d'opérations, d'obstétrique et les salles de travail.

Enfin, le niveau sonore des bâtiments destinés aux établissements d’enseignement est lui aussi réglementé. Il ne doit pas atteindre plus de 33 dB(A), si l’équipement fonctionne en continu, et 38 dB(A), si l’équipement fonctionne par intermittence, dans les bibliothèques, CDI, infirmeries et salles de musique.

La nature du bâtiment est donc un élément déterminant de la surveillance acoustique des équipement individuels et collectifs dont le spécialiste acoustique devra tenir compte avant toute intervention in situ. 

La surveillance acoustique des bruits et vibrations d’équipement dans les bâtiments est le plus souvent réalisée à l’aide d’un sonomètre et/ou d’une station de surveillance de bruit dans des locaux techniques, à proximité d'installations extérieures ou au sein des logements. 

La surveillance acoustique de façade

À nouveau, de la nature du bâtiment dépend les seuils sonores réglementaires en vigueur. Ils varient selon qu’il s’agit d’un bâtiment d’habitation, d’un hôtel ou d’un établissement d’enseignement ou de santé.

Dans le cadre de la mise en place d’une surveillance acoustique de façade, les niveaux sonores sont relevés en temps réel de part et d’autre de la façade. 

Pour ce faire, le spécialiste acoustique procède à l’installation de deux sonomètres ou station de surveillance de bruit : un à l’intérieur de la pièce et un autre à l’extérieur, à 2 mètres de la façade. Sont surveillés aussi bien les bruits artificiels (musique) que les bruits naturels (trafic routier, passage de métro ou tramway).

Les seuils sonores relevés lors de la surveillance acoustique en intérieur sont les mêmes que ceux précédemment évoqués pour la surveillance acoustique des équipements. 

En revanche, en extérieur, le seuil sonore réglementaire est de 38 dB(A) en extérieur pour une surveillance réalisée à deux mètres de la façade.

La surveillance acoustique de chantier

C’est une des surveillances acoustiques les plus pratiquées. La surveillance acoustique de chantier mesure sur la durée le niveau sonore et vibratoire d’un chantier.

Cette opération de surveillance acoustique est de longue durée. Elle se produit le plus souvent pendant tout ou partie de la durée de vie d’un chantier. Il est donc fréquent qu’une surveillance acoustique de chantier soit mise en place pour un ou deux ans.

L’objectif de cette surveillance acoustique d’envergure est de répondre aux exigences sonores du Code de la santé publique. Car, en cas de non-respect de ces réglementations, le constructeur ou le promoteur peuvent être sanctionnés.

Par ailleurs, la surveillance acoustique de chantier s’intègre dans une démarche HQE (Haute Qualité Environnementale). 

Elle favorise un climat serein autour d’un chantier de construction. Ainsi, l’opération fait souvent l’objet d’une communication auprès du voisinage afin de montrer que tout est mis en place pour ne pas leur faire subir de nuisances sonores excessives.

La surveillance acoustique de chantier de construction permet donc au constructeur de se protéger en cas de litige avec le voisinage. Grâce au relevé en temps réel des niveaux sonores, il dispose de données fiables tout au long du projet.

Le spécialiste acoustique en charge d’une surveillance acoustique de chantier de construction ne se contente donc pas de relever des niveaux sonores. 

Il assure un accompagnement et un soutien continu au chef de projet dans la maîtrise des impacts de son chantier. En cas de nuisances excessives, il est amené à proposer des solutions de réduction du bruit et des vibrations.

Surveillance acoustique : combien ça coûte ?

Que vous soyez constructeur immobilier, responsable d’un hôtel, d’un établissement de santé ou d’enseignement, ou simple occupant d’un bâtiment d’habitation, la surveillance acoustique d’un bâtiment est toujours source d’informations précieuses.

Si les niveaux sonores et vibratoires relevés sont bons, ils vous permettent de valoriser votre bien ou de vous protéger en cas de litige avec le voisinage. 

Si les résultats sont mauvais, vous avez toute marge de manœuvre pour réaliser des travaux d’isolation acoustique et phonique.

Quelles que soient les raisons qui vous poussent à réaliser une surveillance acoustique d’un bâtiment ou d’un site, confiez votre projet à un professionnel. 

Selon la durée et la complexité de la surveillance acoustique requise, les tarifs pourront varier. Vous avez un projet ? Demandez l’avis d’un spécialiste acoustique et obtenez rapidement un devis personnalisé.